L’épidémie de listes dissidentes s’étend
A PARIS, il n’y a pas une semaine sans qu’une nouvelle liste dissidente émerge dans un arrondissement. Dernière en date : dans le XI e , détenu actuellement par la gauche, un ancien adjoint au maire RPR de l’époque, Devaquet (avant 1995), est en train de constituer une liste contre celle de l’UMP Claude-Annick Tissot. Pour la droite, ça commence à faire beaucoup : sur les neuf arrondissements où se constituent des listes dissidentes, une seule est à gauche, celle de l’ancien maire du XX e Michel Charzat, exclu du PS.
Dans l’entourage de Françoise de Panafieu, la candidate UMP à la mairie de Paris, on préfère traiter ces « aigris » par le mépris : « Françoise a rassemblé la droite, fait l’ouverture, c’est le principal », estime son porte-parole, Pierre-Yves Bournazel. « Des dissidents, il y en a toujours eu, ils prennent le risque d’affaiblir leur propre camp », lâche Philippe Goujon, patron de l’UMP Paris et candidat lui-même aux municipales dans le XV e . C’est de cet arrondissement que la fronde est partie : autour de René Galy-Dejean, maire UMP depuis 1983, mais écarté au profit de Philippe Goujon. René Galy-Dejean, lui, a préféré passer la main. Mais ses proches ont créé un petit mouvement, Paris libre, qui présente le navigateur Gérard d’Aboville dans le XV e . Un mouvement qui fait office de « conseiller technique » pour nombre de dissidents dans les arrondissements.
« Ce sont surtout des militants ou des élus qui refusent les parachutages, comme dans le VII e avec Rachida Dati, ou dans le X e avec Lynda Asmani », explique Alexandre Galdin. Ce jeune conseiller de Paris sortant, fidèle de Galy-Dejean, s’amuse comme un petit fou : avec Paris libre, il organise des réunions de plusieurs dissidents, cherche de nouvelles têtes, essaie de fédérer le mécontentement. Résultat : des listes se montent contre Tiberi dans le V e , contre Panafieu dans le XVII e .
Dans le XVIII e , la candidate UMP Roxane Decorte doit même affronter trois autres listes de droite : celles du Dr Sauveur Boukris, de David Pierre-Bloch ou du commerçant Michel Langlois. Dans le XX e , c’est le délégué de circonscription UMP Raoul Delamare, écarté au profit de Jean-Claude Beaujour, qui s’est lancé dans une campagne de terrain forcenée, pour dénoncer « un mode de désignation opaque et antidémocratique ».
Quel résultat peuvent espérer ces listes ? Très peu auront la possibilité de faire les 10 % nécessaires pour atteindre le 2 e tour. Mais leur pouvoir de nuisance est réel : dans une bataille de Paris où chaque point va compter, où chaque voix sera nécessaire, les dissidents peuvent faire pencher la balance